Cisterciens en Rouergue devant la Domerie d’Aubrac le 28 septembre 2019 . Photo CeR

Nous étions une quarantaine de participants, samedi dernier, sur la place d’Aubrac, lieu du rendez-vous, un peu surpris par le brouillard et la température bien fraiche qui contrastait avec celle de nos «vallées». Mais le soleil est arrivé rapidement et nous a réchauffé ensuite jusqu’au soir.

 Claude Petit, organisateur de cette journée, nous recevait sur ses terres et il nous a guidé et fait partager ses connaissances avec passion jusqu’au soir.

Bien sûr, nous connaissions tous la Domerie d’Aubrac, fondée en 1120,  mais Claude a su nous en faire comprendre l’organisation et les particularités par rapport à l’ordre cistercien. La visite s’est poursuivie dans l’église de la fin du XIIème dont la voûte est d’origine puis par les bâtiments restants de  l’hôpital, actuellement propriété privée, enfin par la tour des Anglais construite durant la Guerre de Cent Ans en 1353. Nathalie Blondel Baur, du jardin botanique de l’Aubrac,  nous a conduit en haut du clocher, élevé en 1454,  pour admirer la cloche des perdus, refondue en 1772, et sa belle inscription latine.

Nous avons rejoint à pied le buron de Régambal bas, propriété de Jean Yves et d’Anne Rieucau, en suivant une large draye et en traversant les prés sans y rencontrer de vaches, car la sécheresse avait contraint Jean Yves à avancer la date de descente des troupeaux qui est normalement le 13 octobre, fête de la saint Gérault. Nous étions un public attentif, à l’endroit idéal pour écouter Claude et Jean Yves évoquer la transhumance, l’histoire et l’architecture des burons, la vie dans les burons ainsi que les transformations survenues au cours du temps.

Didier Combret et Christine Presne, nos amis des Bourines nous ont présenté à la fin du repas une belle collection d’objets  traditionnels : outils de travail ou cadeaux  offerts à l’occasion des mariages.

L’après midi a débuté par la visite de la grange de Bonnefon, qui était après le domaine des Bourines le plus important domaine de l’hôpital d’Aubrac. La tour à l’origine crénelée, édifiée au XVème, protégeait  la «  Grande grange ». En 2009, le propriétaire actuel sous les conseils de Mr Causse, architecte des bâtiments de France, a redonné au sommet de la tour un aspect proche de l’état d’origine en y faisant installer des hourds en bois. Philippe Blondin, architecte pronaos, nous a expliqué le projet et les travaux auxquels il a participé.

Dans la « Grande grange », magnifique bâtiment à deux niveaux voûtés (voûte d’arêtes au rez de chaussée et en voûte brisée au premier étage), un bon feu de cheminée et un café nous attendaient. Mr et Mme Cayrel ont très bien aménagé ce bâtiment et nous les remercions pour leur accueil.

Puis nous avons pris la direction de Prades d’Aubrac où nous a rejoint Mr le maire Roger Auguy, afin de visiter la remarquable église, donnée en 1179 à l’hopital d’Aubrac. L’un des doms, Antoine André procéda à sa reconstruction autour de 1540, déçu par l’accueil réservé à son œuvre il fit placer une inscription en latin sous le porche : « il est bien difficile de faire quelque chose qui soit au goût de tout le monde »…. C’est l’une des rares églises de l’Aveyron qui possède des clefs de voûte pendantes.

En contre bas du village dans un endroit bien abrité, se cache la grange de La Salle, lieu de résidence des doms d’Aubrac au XVème siècle et lieu de naissance de François d’Estaing, évêque de Rodez (1462-1529).

C’est dans cet endroit charmant où les bâtiments sont malheureusement en partie à l’abandon, que nous nous sommes quittés après avoir partagé le verre de l’amitié.

Un grand merci à Claude qui avait organisé cette journée  de main de maître.

Merci à tous les intervenants, Nathalie, jean Yves, Didier, Jacques et Philippe.

Pour avoir plus de détails. Bibliographie non exaustive.

Petit Claude, «  Bonnefon, grange d’Aubrac », Patrimoni ,  numéro 39  juillet- août 2012, p. 3 à 7.  Numéro 40, septembre-octobre 2012, p.10 à13.

Saint-Chély d’Aubrac, Sauvegarde du Rouergue numéro 109-110-111.