L’abbaye de Sylvanès

Abbaye de Sylvanès, façade est

L’histoire de la fondation de Sylvanès est bien connue grâce à la Chronique de la fondation rédigée en 1161 par le moine Hugues Francigena.

Pons de Léras, seigneur du Lodévois dont le château contrôlait le Pas de l’Escalette (entre le Languedoc et le Rouergue), était un chevalier brigand fort riche. Vers 1115, touché par la grâce, il se convertit après un repentir public. Dépouillé de tout, il part en pèlerinage avec six de ses amis. A son retour, vers 1120, il fait le choix d’une vie d’ermite et fonde avec quelques compagnons le petit ermitage de Sainte-Marie au mas Théron non loin de Sylvanès, dans une vallée isolée où coule le Cabot.

Afin d’acquérir une légitimité, Pons de Léras songe à affilier sa création à Cîteaux. En 1136 son monastère est rattaché à l’ordre cistercien par l’intermédiaire de l’abbaye de Mazan  en Vivarais.

Pons de Léras choisit par humilité de rester convers toute sa vie. Il mourra en 1153 et sera dit bienheureux.

Sylvanès est la première fondation cistercienne en Rouergue.

Cloître, aile est, vue extérieure

Cloître, aile est, vue intérieure

Abbatiale commencée au milieu du XIIe siècle

Salle des moines ou scriptorium

Les granges et les possessions de l’abbaye de Sylvanès.

Alain Douzou et Ginette Bourgeois : Une aventure spirituelle en Rouergue.

LES GRANGES

LES ÉGLISES

AUTRES POSSESSIONS

Les granges

proches de Sylvanès

Chez les cisterciens ce terme désigne des propriétés agricoles gérées par les religieux du monastère. Les convers sont des religieux dont la vie est consacrée au travail, ils s’occupent essentiellement des granges.

Grange de Grauzou  (aujourd’hui : La  Grange-Haute, commune de Gissac)

Grauzou est  établie  à six kilomètres du monastère, en marge du Rougier de Camarès, face aux Hospitaliers de Prugne et de Saint-Félix-de-Sorgues.

Une quarantaine d’actes témoignent de la formation de la grange de 1142 à 1184.

Le captage des eaux des cours d’eau permettait l’installation de moulins et de système d’irrigation pour les pacages.

 L’élevage des brebis était la principale activité de cette grange car les troupeaux pouvaient aller paître sur les vastes pacages du plateau de la Loubière.

Grange de Promillac

La grange, située aux abords du Dourdou, s’étend le long de la vallée dont elle possédait les deux rives. Ses riches terres sont achetées en 1158.

Elle produisait des céréales, des légumes, des vignes et des arbres fruitiers et avait un troupeau de mille ovins.

Des moulins y tournaient et des carrières de pierre et de lauze y étaient exploitées.

Cénomes (Pardinègues)

Pardinègues est l’ancien nom. Elle est formée dans la deuxième moitié du XIIe siècle grâce à des donations mais aussi à des achats. L’agriculture et l’élevage y étaient pratiqués mais l’activité principale de ce « village grangier » était l’exploitation des mines de cuivre argentifère.

Les granges éloignées de Sylvanès

Grange de Margnès (Tarn)

Margnès est localisée dans les monts de Lacaune. Les premières donations datent de 1146 et sont le fait soit de nobles soit de l’abbaye de Vabres. La grange était fortifiée.

L’église actuelle a été bâtie en 1666.  Avant cette date, Il n’y avait pas d’église à Margnès qui faisait peut-être partie de la paroisse de Saint-Martin-de-Las-Sagnas, non loin de Biège et aujourd’hui disparue. Son activité principale était l’élevage.

Grange de Sauveplane (ou Silvaplane - Hérault)

A partir de 1139, les moines cisterciens de Sylvanès achètent des terres entre Faugères et Laurens. Ce sera le point de départ de la grange viticole de Sauveplane qui constituait une étape sur la route du sel vers la Méditerranée. Il n’en reste que quelques pans de murs au milieu des vignes.

 

Les églises

 

Le monastère possédait la totalité des paroisses, percevant des dîmes des prieurés de Saint-Jean-de-Gissac, Saint-Amans-de-Cénomes, Sainte-Croix-de-Sarrus-Ouyre. Sur d’autres églises ils n’avaient que le patronage et une partie des dîmes.

Autres possessions

Maison de ville à Montpellier

plan de Montpellier ses enceintes et ses faubourgs au Moyen-âge

Sylvanès possédait conjointement avec l’abbaye de Valmagne (Hérault) une maison de ville à Montpellier, près de la porte Saint Guilhem (entourée en rouge sur le plan) concédée en 1161.

Cette maison servait à la formation intellectuelle des moines mais aussi d’antenne pour les échanges commerciaux avec Montpellier.

Outre la maison à Montpellier, Sylvanès avait d’autres possessions dans de nombreuses villes qui servaient de gites d’étapes ou d’entrepôts ainsi que des dépôts de sel (Capestang- Hérault).

Colombe de la paix sur linteau sculpté au dessus de la porte de la sacristie. Cloître de l’abbaye de Sylvanès.

Pour aller plus loin voir publications cisterciens en Rouergue et les liens