L’abbaye de Nonenque

Abbaye féminine

L’abbaye cistercienne de Nonenque, devenue : « La Chartreuse du Précieux Sang« 

En 1139 Déodat Raimond de Montagnol et ses deux fils donnent à Sylvanès des terres dans la vallée de l’Ennou. Ces terres sont loin de Sylvanès et Guiraud y installe une communauté féminine. La fondation du monastère se situe entre 1139 et 1146.

Sylvanès était à l’origine un monastère mixte. Le besoin de répondre aux vocations féminines et aussi la nécessité de fournir une situation aux jeunes filles nobles  a dû pousser l’abbé Guiraud (troisième abbé de Sylvanès) à fonder un établissement séparé qui sera le premier couvent de cisterciennes en Rouergue.

En 1152 la première prieure vient du couvent féminin de Bellecombe, fille de Mazan (en Ardèche). La filiation spirituelle de Nonenque à Mazan est refusée par le chapitre qui l’attribue à Sylvanès.

Le chapitre général de Cîteaux était très réticent en ce qui concerne les moutiers féminins. Finalement il entérine la filiation des couvents de moniales à l’ordre. Un chapitre général féminin est créé à Tart, en Bourgogne, à proximité du chapitre des abbés de Cîteaux.

Le prieuré de Nonenque est élevé en abbaye en 1232.

Les cisterciennes ont été chassées à la Révolution. Depuis 1927  l’abbaye de Nonenque est devenue un couvent habité par des moniales chartreuses et a pris le nom de « La Chartreuse du Précieux Sang ».

Entrée du monastère

Une statue de la Vierge domine le site

L’église.
Photo J. Miquel

Le réfectoire des moniales chartreuses.
Photo site internet Marnhagues-et-Latour

Situation géographique de Nonenque et de ses possessions Carte J. Miquel

LES GRANGES

Proches de l’abbaye

LES GRANGES

Éloignées de l’abbaye

AUTRES POSSESSIONS

Les granges proches de l’abbaye

Chez les cisterciens ce terme désigne des propriétés agricoles gérées par les religieux du monastère. Les convers sont des religieux dont la vie est consacrée au travail, ils s’occupent essentiellement des granges.

Caussanuejouls (commune Saint-Jean-et-Saint-Paul)

C’est la seule grange possédant une chapelle, qui existe toujours. Cette grange était mentionnée en 1174, avant qu’elle ne passe à Nonenque. Elle n’a pu se former que grâce à des échanges avec la commanderie de Saint-Félix-de-Sorgues ; en tant que grange elle n’apparaîtra dans le cartulaire qu’en 1334.

Caussanus (commune Saint-Jean-d’Alcapies)

Le manse de Caussanus est mentionné pour la première fois en 1156. Mais ce n’est probablement qu’en 1196 que la grange passe à l’abbaye de Nonenque, en même temps que Massergues, par le don fait par Guillaume de Montalègre de tous les droits qu’il y percevait. En 1321, à l’occasion de la vérification par le juge de Millau des limites de plusieurs granges, elle est qualifiée de grangia(m) située sur le territoire de Saint-Jean d’Olcas.

 

France (commune Marnhargues-et-Latour)

La petite grange de France près du monastère est située dans la vallée de l’Ennou. Elle n’apparaît dans le cartulaire qu’en 1334. Elle était consacrée à l’élevage. La chapelle Saint- Amans occupe le site.

La Fage (commune Saint-Jean-et-Saint-Paul)

Elle est  la seule grange de Nonenque située sur le plateau du Larzac, au-dessus de Saint-Paul-des-Fonts et près du membre de La Fage, qui appartenait à la commanderie de Sainte-Eulalie. Sur le linteau de la cheminée, blason de Marguerite II de Roquefeuil (1511- 1553).

Le Mas Andral (commune de Saint-Beaulize)

Première mention du Mas Andral en 1177. Cette importante possession proche de l’abbaye a conservé l’intégralité de ses bâtiments, organisés sur un plan rectangulaire avec cour intérieure. Très beau blason de Marguerite de Roquefeuil (1511-1553) sur la façade.

Blason du Vialaret (commune de Saint-Paul-des-Fonts)

Cette grange dont le nom témoigne de la fonction (Vialaret : petite ferme) a conservé son logis en partie du XVIIe siècle et le blason de l’abbesse Catherine de la Tour (abbesse en 1497).

Massergues (commune Saint-Jean-d’Alcas)

La grange de Massergues apparaît dans les archives en 1196. Elle ne se forme progressivement qu’après maints échanges et elle ne sera définitivement constituée qu’en 1246. Nonenque y entretenait une maison des pauvres.

Palières (commune de Saint-Affrique)

Sa date de fondation n’est pas connue. Elle n’est mentionnée qu’en 1641 sous la dénomination de métairie.

 

Les granges éloignées de l’abbaye

Lioujas (commune de La Loubière)

En 1167-1168, Hugues, comte de Rodez, donne à sa mère Ermengarde ce qu’il possédait sur la villa de Leuja, située sur le Causse Comtal, au nord de Rodez, près de l’antique voie romaine et de la draye de transhumance. La comtesse de Rodez donnera à Nonenque son domaine de Lioujas lorsqu’elle entrera dans les ordres en 1170. Lioujas sera la plus importante grange de Nonenque.

Cornil (commune de Lacoste, Hérault)

Photo service de l’inventaire en 1986

Cet ermitage au nord de Lodève  est mentionné dès le XIIe siècle. Fondation du monastère de bernardines par Pierre Raimun, évêque de Lodève entre 1106 et 1142, et l’abbesse de Nonenque. Construction probable de la chapelle Sainte-Marie au début du XIIIe siècle. Choeur daté du XVe siècle. Edifice à l’abandon dès 1631.

Autres possessions

Eglise de Cayssac (commune de La Loubière)

En 1171 Ermengarde mère du comte et de l’évêque Hugues, en prenant le voile à Nonenque, amène le vaste domaine de Lioujas et de Cayssac auquel s’ajoutent deux églises à Gages, l’une dédiée à Saint-Pierre l’autre à Saint-Gervais.

Le bourg de Saint-Jean-d’Alcas

L’évêque de Rodez donne au monastère l’église de Saint-Jean-d’Alcas (d’Olcas) en 1170. A partir du XIIIe siècle, les habitants sont sous la protection du monastère. Après l’institution du paréage, en 1294, ils seront sous la protection royale.

Le bourg a été fortifié durant la guerre de Cent ans au XIVe et XVe siècle.

Le prieuré de Saint-Antoine de Saint-Sulpice- La- Pointe (Tarn)

En 1267 se produit un  essaimage  par création du prieuré de Saint-Antoine à  Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn).

Site de l’abbaye de Nonenque

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